La mise en récit du quartier dans le rap

1 Qu’est ce qu’un quartier

« les  « jeunes des quartiers » dont la capuche rabattu sur la tête, la démarche nonchalante paraissaient les signes assuraient de leurs sournoiseries et de leurs paresses » Ernaux dans le dictionnaire Larousse à la définition du mot « quartier »

Qu’est ce qu’un quartier si ce n’est la mise en scène, le décor d’un quotidien, d’usagers, dont chaque façade, chaque pavé, chaque angle est imprégné d’histoires, de souvenirs, en bref de la mémoire collective. C’est ces souvenirs qui vont nous permettent d’avancer, d’orienter nos pas au grès de nos préférences. Le visage des quartiers évolue et nos souvenirs s’estompent peut à peut.

L’idée de quartier est forte car elle renvoi à l’appartenance à un groupe, à une géographie. La frontière entre les différents quartiers peut être abstraite, comme dans le centre de Paris ou seul le plan du métro Parisien nous indique si nous sommes dans le 20e ou le 19e. Mais lorsque l’on se retrouve dans la banlieue de Paris ou la délimitation est réel, comme le périphérique, alors il y a un sentiment d’exclusion, un retranchement du quartier qui l’isole et accentue la solidarité de ses habitants.

Ces quartiers mis sous silence ou les jeunes se retrouvent désoeuvrés accroit la criminalité car tout être humain si il ne trouve pas d’occupation va utiliser son cerveau pour faire des « conneries » et pour certains, cela devient même une question de survie. Ces quartiers laissé à eux même voient leurs façades se décomposer progressivement.

Mais l’on peut également retrouvé d’autres types de problèmes, notamment dans les alentours de Versailles comme le décrit très bien Fuzati dans son titre Née sous le signe du V « Je suis inquiet, toute les rues d’ici semble avoir une maladie, je ne suis pas docteur des villes mais je crois bien que c’est l’ennuie ».

« Tu viens d’ou ? De quel quartier ? » comment se définir pour les autres sans évoquer son quartier ? Sa rue ? Son bitume ?

Faire partie d’un tout et ne se rattachait qu’a ses souvenirs, aux rues qui ont bercés ou détruits nos vies. En soit le quartier ne serait il pas qu’un agrégat de pleurs, de rires, d’amour, de guerres, de boulangeries, de librairie, d’écoles…

2 Entre réalité et cliché, les rappeurs, porte parole.

« les rêves filent mais la ville reste »

Comment s’occuper dans son quartier si il n’y a rien à faire?

Les rappeurs, porte parole de ces quartiers mettent en récit leurs visions du quartier et nous décrivent les différentes histoires qui si jouent, nous font part des problèmes qu’on y rencontre.

Les textes de rap sont généralement triste car les faits relatés sont vécu par les artistes.

On a vu cependant aux alentours des années 2000 une montée du Rap Game et de l’ego-trip dans les textes, faisant accroitre les clichés sur les banlieue. Car les clichés plaisent, ils rassurent et se vendent bien dans les médias. Le rap étant un moyen d’expression, une musique qui rapporte peut, beaucoup de rappeur ont joué avec cette image, aggravant la situation.

Mais heureusement tous ne sont pas tenté que par les grosses voitures, les gros seins et les grosses liasses. « yen a qui rêve de soirée ferrero, de ferrari moi je voudrais finir comme dans la grande bouffe de Marco Ferreri ». Si il fallait catégorisé le rap, il y aurait alors l’égo trip, le rap engagé, le rap conscient et le rap utile.

Le rap surtout celui engagé a pour but de se faire porte paroles des gens qu’on ne voit pas, des gens qu’on ne veut plus voir. Mais qui sommes nous si nous ne considérons pas ces hommes et femmes comme nos concitoyens?

« répond moi dignement, il y a combien de clodo dans nos arrondissement ? »

Il y a une intelligence sociale chez les plus dévalorisé qui en marge avec notre société la remette en question. Nous apporte un point de vue unique sur la manière d’habiter les espaces publics. Mais c’est à nous de rendre ces espaces agréable plutôt que d’inventer des bancs ou il est impossible de s’y allonger. « être chez soi nulle part mais se sentir bien partout » Perrec

http://www.youtube.com/watch?v=cHDJ1ii1AQQ&feature=share&list=UUAlNajYq0iJ8P3Bb_30PTuw

3 Quel avenir pour le quartier?

« Suis je terrien ? Européen ? Français ? Francilien ? Parisien ? du X barbare ? »

Avec la mondialisation nous sommes en train de perdre l’identité, la culture de nos quartiers, leur différences et leurs richesses. Les usagers, absorbé dans leur bulle informatique (i phone, mp3…) rentrent dans une forme d’autisme et l’espace public qui était autre fois un lieu d’échange, un lieu de vie, n’est plus qu’une parenthèse. Une durée ou notre esprit fait abstraction des autres, de notre contexte. Les seuls échanges que l’on pourra avoir seront afin de demander notre chemin, perdu dans les rues, de demander une cigarette à un inconnu ou un échange de centimes avec un SDF. On place nos souvenirs sur la toile afin de pouvoir échapper à la réalité à tout moment. On ne s’intéresse plus à l’histoire de notre ville, de nos parents, de nous autres.

Avec le thème du Grand Paris on parle énormément d’écologie, d’urbanisme durable. On se tourne vers les générations à venir mais on ne prends pas assez en compte à mon avis les générations passé et la mémoire collective. Prenons la définition de développement durable; « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Mme Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987). Cette phrase nous montre que le passé n’est pas pris en compte dans le développement souhaité pour le futur.

La place de la République qui fonctionne actuellement bien a cependant perdu de ses caractéristiques, de son passé révolutionnaire. Autrefois place Haussmannienne elle aborde aujourd’hui l’aspect d’une place internationale que l’on pourrait très bien retrouver à Barcelone ou à Milan. Le quartier du marais perd également peut à peut de son histoire. Les anciens hammams et restaurant sont transformé en magasins de mode, image du temps éphémère. Les places se privatisent, des grilles poussent comme des châtaigner dans les squares. Ou sont nos jeunes?

« On est jeunes et ambitieux, parfois vicieux, faut que tu te dises que, tu peux être le prince de la ville si tu veux, ou tu veux, quand tu veux. » 113

http://www.youtube.com/watch?v=UFdzmHtLjPg

« Tout ça c’est la faute du poisson rouge, ce putain de poisson rouge » Disiz

http://www.youtube.com/watch?v=B79aALiW29I

 

Hugo Baduel, Etienne Savey

Un commentaire

  1. socioarchi

    Je vous parlais de demander aux Mc leurs avis sur le thème du grand Paris.
    J’ai enfin réussi par le biais de piège de Freestyle à aborder le thème.
    Un merci à Antoine Smith.

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