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Avec ou sans la carte scolaire ?

Ceci, c’est ce qui se passe ! A Paris ou ailleurs. Et là (http://www.youtube.com/watch?v=jxKKU3g2iXg), c’est « un outil formidable de mixité sociale et de rapprochement des élèves »

La carte scolaire, c’est ce qui, depuis les années 60, répartit les élèves dans les différents établissments en fonction de la capacité d’accueil et de la situation géographique. Peut à peu, ce système purement « utile » est devenu un outil de mixité social. En dirigeant les élèves vers tel ou tel établissement, on essayait, principalement dans les agglomérations, de mélanger l’origine sociale. Mais depuis les années 2000, de nombreuses personnes se sont levées contre ce mode de fonctionnement, arguant que, confiner les élèves dans un établissement donnée favorisait le phénomène de ghetto des quartiers les plus difficiles.

Une des premières mesures a été d’accorder une dérogation à la carte scolaire pour les élèves de ZEP ayant eu une mention au brevet. Mais cette « fuite » des bon élèves n’a fait que renforcer l’image négative des « mauvais lycées ». Et même si, sur le papier, la carte est « assouplie » depuis 2007, ce ne sont en fait qu’une dizaine de dérogations qui sont possibles, et des centaines de « fraude » à la carte scolaire chaque année.

A l’image de ces parents qui n’hésitent pas à s’endetter pour une fausse adresse, jusqu’où peut on aller pour une école ? L’infra exclusion passe-t-elle par là ? Doit on mettre les enfants dans des classes d’élèves « comme eux » (éducation, niveau scolaire) pour qu’ils reussissent ? Les politiques parlent de la ghettoïsation des quartiers pauvres, mais qu’en est-il des quartiers riches ? Comme cet homme dans le reportage, est-ce une exclusion volontaire et sécuritaire face au système en place ?

Dans son ouvrage  » L’école dans la ville. Ségrégation – mixité – carte scolaire », Marco Oberti observe deux communes politiquement et socialement opposées ‘Rueil-Malmaison et Nanterre) et met en avant la reflexion des parents dès le choix du quartier lors de l’installation.

« Trois logiques différentes, qui s’inspirent du modèle de la sociologie de l’expérience de François Dubet, apparaissent à partir de ces interviews : des logiques de protection, de performance, et de retrait. La logique de protection relève, non d’une stratégie mais d’une véritable logique d’intégration. Certains enquêtés appartenant aux classes moyennes ne se déclarent pas en effet opposés à la mixité sociale, excepté dans le cas où les ségrégations sociales et ethno-raciales leur semblent préjudiciables à l’épanouissement de leur enfant. »

Lorsque ce n’est pas un système (rigide) qui crée une exclusion des classes les plus pauvres, c’est un assouplissement qui permet aux plus aisés de s’auto exclure.

Références

http://www.youtube.com/watch?v=jxKKU3g2iXg Enjeux de campagne 2002 la carte scolaire

http://www.paris.fr/pratique/education-cours-pour-adultes/colleges-lycees/sectorisation-de-quel-college-depend-votre-enfant/rub_120_stand_20290_port_4217
Sectorisation de l’enseignement secondaire à Paris

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/pages/dossierlacartescolaireendebat.aspx Réflexions sur la carte scolaire

Séverine Chauvel, « Marco Oberti, L’école dans la ville. Ségrégation – mixité – carte scolaire », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2008, mis en ligne le 01 février 2008

Marco Oberti, L’école dans la ville. Ségrégation – mixité – carte scolaire, Presses de Sciences Po, coll. « Sociétés en mouvement », 2007, 299 p

Alix Sportich, Solange Montigny, Thomas Havet, Marion Prévoteau

MON monde vs. VOTRE monde

Que se passe-t-il quand on prend la décision, seul, de ne plus appartenir à la société qui nous entoure ?

A l’image des Hotaku, ce phénomène, parti du Japon dans les années 80, qui caractérise les personnes vivant leurs hobbit comme une passion. Souvent montré comme des fanatiques de jeux vidéos ou de manga, ces jeunes adultes, selon Etienne Barral*, refusent de grandir et d’entrer dans la société ultra collective du Japon de la fin du XXe siècle.

On ne peut nier leur exculsion volontaire de la société mais est ce pour autant une forme ultime d’individualisme ? Ne quittent-ils pas une société pour en intégrer une autre ? Car au final, ce qu’ils recherchent, c’est la reconnaissance de leurs pairs, même si, à pars quelques events, il vivent leur passion enfermés derrière leurs écrans.

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Dans le reportage de Jean-Jacques Beineix, présenté dans Envoyé spécial en mai 1994, il présente une société exacerbée en opposition totale avec celle de leurs parents. Il présente les Otaku comme des produits « crées » par la socité qui les entoure

Il faut taper sur la tête de tout clou qui dépasse. Voilà une formule qui traduit bien la volonté de faire rentrer l’individu dans le rang, coûte que coûte. C’est en partie de cette intransigeance de la société nippone qu’est né l’Otaku, produit d’une éducation dépersonnalisante, fasciné par les réseaux et la consommation. C’est une espèce évoluée – ou décadente, du collectionneur. Il compile patiemment des objets fétiches, investissant pour eux argent, temps et énergie. Tout ce que l’immense et surpeuplée Tokyo rend presque impossible, c’est-à-dire une vie sociale et affective normale, est ainsi transféré sur des objets qui, eux, ne décevront jamais.

Références /

Jean-Jacques Beineix, Otaku : fils de l’empire vituel, documentaire, diffusion TV : 19 Mai 1994 (Envoyé Spécial – France 2)

Etienne BARRAL, Otaku,  Les enfants du virtuel, édition J’ai Lu, 30 novembre 2001, 318 pages.

http://www.youtube.com/watch?v=3pgef_yU6Rw (extrait Otaku)

http://www.youtube.com/watch?v=JWiAEThmnGk (documentaire complet _ Allemand)

Article « Qu’est ce qu’un Otaku », mars 2013, http://www.asianmood.net/2013/03/quest-ce-quun-otaku.html

Alix Sportich, Thomas Havet, Solange Montigny, Marion Prévoteau